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    L'école a plusieurs "vocations", et la découverte des "métiers" en AP peut aider à mieux se positionner. 

    Motivation #4

     

    La construction de son cursus scolaire comprend trois éléments dans la perspective de "trouver un emploi" : 

    • déterminer ses points forts

    • évaluer ses motivations

    • définir ses objectifs

    Pour aider au positionnement, les cours et entretiens en AP peuvent aider à définir vos compétences, vos envies, vos moyens pour y arriver.

    Dans ce schéma, la partie synthétique "votre emploi" pourrait d'ailleurs être rédigée au pluriel. La carrière "tunnel" (le même emploi toute la vie) n'est pas vraiment la norme. 

    Motivation #4

     

    Emplois, stages, expériences. L'ensemble des items que via Folios vous pourrez constituer.   

    Motivation #4

     

     

    Parmi les écueils à relever, la connaissance des règles juridiques pour la rémunération, les droits au logement, les aides bancaires, les règles de la sécurité sociale… D'où l'importance des cours clarifiant ces connaissances. L'école devrait plus s'y employer. 

    Motivation #4

     

    Une piste très utile, qui reprend l'esprit d'ouverture et fait gagner en expérience : le SVE.

    https://www.france-volontaires.org/-Service-Volontaire-Europeen-SVE-

     

     

     


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    Motivation #3

    Par Michel Kichka, illustrateur et enseignant aux Beaux-Arts à Jérusalem

     

    La lecture des attentats du 13 novembre 2015 est soumise à rude épreuve : elle est susceptible d'être rapidement obscurcie par les passions "anti" des "uns" et des "autres" : anti-France, anti-islam, anti-égalité, anti-deuil national, anti-drapeau, anti-présomption d'innocence, anti-état d'urgence.

     

    Elle peut aussi être trop tôt éludée par crainte de produire des erreurs d'interprétation. 

     

    L'article qui suit permet de mieux comprendre et de dépassionner l'explication de ce qui se produit sur notre territoire. Il place l'analyse sur le terrain du contexte de la radicalité. 

    http://www.lemonde.fr/idees/article/2015/11/24/le-djihadisme-une-revolte-generationnelle-et-nihiliste_4815992_3232.html

    L'auteur, Olivier ROY, souligne que la radicalisation est un phénomène générationnel, qu'exploitent des idéologies tout comme des individus.

    La quête de sens - dans une société qui en manque singulièrement par manque de projets constructeurs durables -, le besoin de se tester et de transgresser, la nature épidermique des affects et l'emballement médiatique à haute valeur ajoutée, créent un courant dont certains ne parviennent pas à s'extraire facilement. Et qui parfois s'y noient. 

    Ce qui est étudié en cours, ce n'est pas tant l'émotion suscitée par Daesh-barbare, que ses mécanismes sectaires, ainsi que la déstructuration psychologique qui s'empare de la psyché de jeunes "djihadistes", animés par le renom, la gloriole, et par une vision très affectée et narcissique de la justice, confondue avec la vengeance. 

    Etudier, suivre les cours et les approfondir, prendre de la distance, apprendre pour comprendre, c'est aussi se détacher des approches émotionnelles.

    Cela ne suffit pas pour "trouver" un travail, mais cela permet de modifier son point de vue sur le monde, pour en faire un regard, et permettre que les uns et les autres puissent se regarder plutôt que s'ignorer. 

    Motivation n°4 : ce que "trouver un travail" peut bien vouloir dire…  

     

     

     


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  • "Mer de glace", massif du Mont Blanc, 20 octobre 2015

    Motivation #2

     

    S'emparer de l'histoire et de la géographie, c'est un peu ambitionner de changer le monde. Toutefois, l'échelle du monde commence avec celle de votre personne.

    L'on peut rêver longtemps de changer ce qui apparaît comme problématique ou insupportable (éradiquer la faim, la misère, réaliser la paix universelle, arrêter la machine thermique qui s'emballe ou être un justicier), mais il est plus réaliste de se changer pour trouver sa place dans l'organisation et l'interaction que produisent les relations humaines. A ce moment précis, l'influence que l'on peut porter sur l'environnement devient palpable. Ce n'est pas de super-pouvoirs dont on a besoin, mais de "compétences", d'aptitudes et de motivation.

     

    Mettons que vous soyez en situation de modifier ce qui suit :

    Sourcehttp://www.lemonde.fr/cop21/video/2015/10/30/climat-au-dela-de-2-c-on-atteint-un-point-de-bascule-dont-certains-effets-sont-irreversibles_4800320_4527432.html

    Que feriez-vous ? Ou plutôt que devriez-vous faire dès maintenant pour être en capacité de réaliser ce que vous voulez faire demain ?

    Au moment du "tipping point", du point de bascule climatique, où en serez-vous avec vous-mêmes en fait ?

    Que vous soyez aide-soignante, ingénieur informatique, agriculteur, vendeur de vêtements ou médecin, vous aurez à vous positionner en amont, pour être prêt au "moment" du franchissement de seuil. Et à produire quelque chose de nouveau ou d'utile, dont les autres auront besoin. 

     

    Anticiper c'est avoir une stratégie 

    A travers les études réalisées en cours, croisées avec vos centres d'intérêt et vos préoccupations personnelles, l'idée commence à germer que vous avez la possibilité d'infléchir la manière dont ce monde fonctionne si vous-mêmes changez, et notamment dans les aspects où cela fonctionne mal ou moins bien. Seul, on ne peut pas faire grand chose. A plusieurs, l'on peut changer, en cherchant à bien s'entourer, mais aussi en développant sa culture et son expérience. D'où l'école. Il faut donc avoir une stratégie d'apprentissage scolaire pour atteindre des objectifs de vie, d'existence, de ce que certains appellent la "réalisation de soi". Et au lieu de vouloir se réaliser virtuellement, il est plus intéressant de chercher à gagner en expérience de la vie : moins rêver le futur, qu'expérimenter la contrainte, le refus, l'échec, le rebond, l'innovation, la solidarité, les formes complexes de l'égalité, la liberté. 

    Maintenant, il s'agit de vous positionner dans le temps.

     

    En 2013, le géographe Raymond Woessler proposait trois scénarios pour la France du XXIè siècle.

    Il partait du constant suivant : les Français sont pétris d'idées mais sont trop nombreux à rêver en général "de gloire et de rente". Un statut, un diplôme, un salaire, une position acquise que l'on va maintenir coûte que coûte, au sein d'un réseau protecteur. Les forces d'inertie empêchent l'éclosion et la formation des "talents", des individualités en interaction. Le système est très protecteur au final (décisions politiques trop verticalisées, faibles autonomies régionales, mais cela y changerait-il quelque chose…), mais nuit à la pluralité vantée dans les discours, mais contenue dans le champ du réel. Un état assez contraignant au final, qui favoriserait les crispations et les rancoeurs, mais dont la plupart finissent par s'accommoder. 

    Les Français, selon le géographe, se jalouseraient trop en quelque sorte, pour supporter que d'autres individualités et collectifs de projets voient le jour. 

    Qu'entrevoit-il en conséquence ? 

     

    Voici le résumé de ses trois scénarios, extrait de "Géographie des systèmes productifs" (Atlande, 2013) : 

    • Scénario 1 : 

    Motivation #2

     Optimiste n'est-ce pas?

     

    • Scénario 2 : 

    Motivation #2

    Pas très original, voire carrément moutonnier…  

     

    • Scénario 3  :

    Motivation #2

    On sortirait semble-t-il d'un modèle pré-établi, d'un moule pré-conçu, pour en revenir à la maxime gaullienne de la "grandeur" et de la "puissance"… Avec une précaution double : éviter l'utopie comme seul désir, et mettre de côté l'usage de la contrainte universelle. 

     

    Comment appréhendez-vous ces trois hypothèses très générales ?

    Quelle place voulez-vous vous donner dans ce pays et dans son histoire, à l'heure des frontières nationales effacées mais culturellement encore très actives ?

    Pour expérimenter quelle existence ?

    Quels objectifs voudriez-vous atteindre ?

    Quels moyens vous donneriez-vous pour y parvenir ?

     

    Analyse des trois scénarios : 

    Le pessimisme du premier scénario découle de l'observation du recul de l'économie française dans le monde et du sentiment très partagé du déclassement du pays en de nombreux secteurs. La France, qui a pour ambition originale de porter un discours différent sur la réalité qui nous entoure, ne se trouve et ne se voit plus utile dans le concert mondial (c'est assez exagéré au regard de la francophonie ou des zones économiques maritimes exclusives, mais patent au plan du statut de modèle international). Elle aspire à être le producteur d'une réalité qui n'a plus forcément besoin d'elle pour avancer. D'où sa présence chancelante, son caractère actuel fébrile, oscillant entre désir souverain, frustration et crise-passion. 

    Les deux autres scénarios sont plus intéressants.

    La "France" accepte, se conforme et se soumet en quelque sorte à des logiques, des discours et des mécanismes de puissance, qui ne viennent pas d'elle. C'est le scénario qui conviendrait au quotidien, sorte de suivisme confortable mais aussi opportun, qui laisse entrevoir l'idée que l'on aurait pu faire mieux si l'on s'en était donné la peine. Mais comme le monde peut aussi bien fonctionner sans nous, à nous de nous adapter au préalable. 

    Ou, troisième scénario, la "France" entreprend, parfois dans le tumulte, mais avec détermination, prospective et volontarisme ; elle s'attache à concevoir une autre place pour l'homme, l'économie, la culture et le vivant dans le monde. Et c'est là que vous pourriez jouer un rôle : le vôtre. Et participer à votre échelle à ce que la France redevienne "l'enfant terrible du monde" (expression rappelée par Marie-Christine Saragosse, présidente de France Médias Monde). 

    Eh oui, la puissance de la France, si elle n'est pas en soi belliqueuse, se refuse à abandonner l'universel. Pas pour toucher le toit du monde et le tenir entre ses mains, mais pour qu'il y ait un toit pour tout le monde, dans la pluralité. C'est un défi éternel pour ce pays, qui de toute façon ne se contente pas de ce qu'il a.  

    L'originalité de la culture française, c'est de penser le monde comme une civilisation de civilisations : pas un espace homogène, voué au conflit justement par souci d'homogénéité, mais une pluralité de cultures, d'univers linguistiques, de raisonnements, qui produisent une approche ouverte sur l'altérité.

    A contrario, lorsque la population se replie et s'interdit de penser positivement le monde et l'Autre, elle en vient à se fourvoyer dans les ornières de la médiocrité, de la peur et de la fatigue nerveuse.

     

    Terminons par votre place permettant de construire votre changement.  

    Pour vous positionner au sein de ces scénarios, je vous suggère d'utiliser une grille de lecture (à lire de bas en haut).

     MES TACTIQUES  MES OBJECTIFS   MES ERREURS
     MES CAPACITÉS  MON PROJET  MES LACUNES
     MES ATOUTS  MES MOTIVATIONS  MES CRAINTES

     

    La colonne de droite souligne les obstacles que vous avez ou pouvez rencontrer.

    Celle de gauche constitue l'ensemble des moyens que vous allez mettre en oeuvre.

    La colonne centrale est la ligne directrice de votre parcours ; elle est déterminée par l'objectif vers lequel vous tendez. Elle s'appuie sur votre identité motivée et met en oeuvre votre projet.

    Ce tableau s'apparente en fait au schéma du scénario de film : un personnage poursuit une quête, un objectif ; il doit affronter des adversaires ou des obstacles ; il parviendra à surmonter les problèmes grâce à des personnages ou situations qui l'aideront à progresser. 

    Maintenant, à vous de vous lancer dans votre aventure… 

     

     


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  • L'un des écueils sur lesquels nous ne nous comprenons parfois pas toujours, élèves et enseignants d'Histoire-Géographie, c'est de savoir… mais à quoi servent tous ces savoirs, toutes ces données, tous ces exercices, toutes ces compétences à acquérir !

    Les informations et situations sont parfois denses, massives, complexes à pratiquer et à assimiler, mais avant tout peu justifiées : pourquoi venir les apprendre ? Elles viennent à vous, mais pourquoi viendriez-vous à elles ? 

    Quelques pistes pour définir ce qui motive à apprendre, et dans quels buts le faire.

     

    Motivation 1 : refuser le déterminisme et le fatalisme

    "Quand un dirigeant politique s'intéresse seulement à son patrimoine et à utiliser son poste pour son enrichissement personnel, le reste est superflu. C'est une personne qui n'a pas de vision d'Etat, de nation."

    A quel pays peut se rapporter cette maxime ? L'avenir d'une société repose-t-elle sur l'engagement d'une seule personne ? 

    Apprendre revient à élaborer des explications fondées à la place des préjugés. Les pays et sociétés d'Afrique sub-saharienne sont confrontés à des coups d'État fréquents. Le dernier en date au jour de cet article : le coup d'Etat au Burkina Faso. 

    Pourquoi apprendre ? Afin d'éviter le déterminisme géographique, climatique ou culturel, l'on peut entre autres comprendre la manière dont le pouvoir politique fonctionne, ici en Afrique. Les formes de l'Etat ne sont pas calquées sur les relations européennes feutrées mais s'appuient sur des liens de fidélité et de loyauté entre personnes, en échange de services et de rétributions ; si les acteurs étatiques africains sont bien entreprenants en terme de stratégie, certains déploient leur volonté en vue d'objectifs qui concernent la consolidation de leurs réseaux. Ce n'est pas spécifique à l'Afrique sub-saharienne, mais comme les contre-pouvoirs sont peu légitimes ou puissants au regard des allégeances inter-individuelles, les tensions naissent souvent du décalage entre rétribution et allégeance ("tu me donnes ce que j'attends ou je prends et je te renverse"). 

    Cette explication n'est que partielle toutefois, car sans en référer aux spécificités territoriales de tel pays, à sa démographie, au charisme de tel personnage, aux interactions avec la mondialisation et avec les pays voisins, aux interventions extérieures, vous n'auriez qu'une compréhension partielle des choses et de ce qui les organise.

    De plus, les Etats africains sub-sahariens ne sont pas dénués de réactivité : mobilisation-africaine-contre-le-coup-d'état. La situation n'y est pas figée. Les conflits ne sont pas une "fatalité africaine".

    L'afrique sub-saharienne n'est pas non plus un espace "sous-développé" : une meilleure connaissance du terrain vous en apprendra beaucoup, ainsi en consultant les pages de L'afric-lab sur LeMonde.fr.

    Vous-mêmes, vous n'aimeriez pas être catalogué comme étant unilatéralement "telle personne sympathique", "tel comportement tordu", car vous êtes plus complexe qu'un adjectif, qui vous surdéterminerait, vous réduirait à peu. Il en va de même pour la compréhension des phénomènes historiques et géographiques. Apprendre, ce n'est pas seulement connaître des dates et des personnages, c'est les mettre en relation pour gagner en réceptivité. Le monde dans lequel vous placez votre existence vous semblera moins opaque, moins lointain. Vous en serez un observateur plus prudent et plus alerte.

    Cela ne fait pas tout, cela n'explique pas tout, mais cela nous rend moins dépendants du savoir des autres. 

     

     


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