• Motivation #1

    L'un des écueils sur lesquels nous ne nous comprenons parfois pas toujours, élèves et enseignants d'Histoire-Géographie, c'est de savoir… mais à quoi servent tous ces savoirs, toutes ces données, tous ces exercices, toutes ces compétences à acquérir !

    Les informations et situations sont parfois denses, massives, complexes à pratiquer et à assimiler, mais avant tout peu justifiées : pourquoi venir les apprendre ? Elles viennent à vous, mais pourquoi viendriez-vous à elles ? 

    Quelques pistes pour définir ce qui motive à apprendre, et dans quels buts le faire.

     

    Motivation 1 : refuser le déterminisme et le fatalisme

    "Quand un dirigeant politique s'intéresse seulement à son patrimoine et à utiliser son poste pour son enrichissement personnel, le reste est superflu. C'est une personne qui n'a pas de vision d'Etat, de nation."

    A quel pays peut se rapporter cette maxime ? L'avenir d'une société repose-t-elle sur l'engagement d'une seule personne ? 

    Apprendre revient à élaborer des explications fondées à la place des préjugés. Les pays et sociétés d'Afrique sub-saharienne sont confrontés à des coups d'État fréquents. Le dernier en date au jour de cet article : le coup d'Etat au Burkina Faso. 

    Pourquoi apprendre ? Afin d'éviter le déterminisme géographique, climatique ou culturel, l'on peut entre autres comprendre la manière dont le pouvoir politique fonctionne, ici en Afrique. Les formes de l'Etat ne sont pas calquées sur les relations européennes feutrées mais s'appuient sur des liens de fidélité et de loyauté entre personnes, en échange de services et de rétributions ; si les acteurs étatiques africains sont bien entreprenants en terme de stratégie, certains déploient leur volonté en vue d'objectifs qui concernent la consolidation de leurs réseaux. Ce n'est pas spécifique à l'Afrique sub-saharienne, mais comme les contre-pouvoirs sont peu légitimes ou puissants au regard des allégeances inter-individuelles, les tensions naissent souvent du décalage entre rétribution et allégeance ("tu me donnes ce que j'attends ou je prends et je te renverse"). 

    Cette explication n'est que partielle toutefois, car sans en référer aux spécificités territoriales de tel pays, à sa démographie, au charisme de tel personnage, aux interactions avec la mondialisation et avec les pays voisins, aux interventions extérieures, vous n'auriez qu'une compréhension partielle des choses et de ce qui les organise.

    De plus, les Etats africains sub-sahariens ne sont pas dénués de réactivité : mobilisation-africaine-contre-le-coup-d'état. La situation n'y est pas figée. Les conflits ne sont pas une "fatalité africaine".

    L'afrique sub-saharienne n'est pas non plus un espace "sous-développé" : une meilleure connaissance du terrain vous en apprendra beaucoup, ainsi en consultant les pages de L'afric-lab sur LeMonde.fr.

    Vous-mêmes, vous n'aimeriez pas être catalogué comme étant unilatéralement "telle personne sympathique", "tel comportement tordu", car vous êtes plus complexe qu'un adjectif, qui vous surdéterminerait, vous réduirait à peu. Il en va de même pour la compréhension des phénomènes historiques et géographiques. Apprendre, ce n'est pas seulement connaître des dates et des personnages, c'est les mettre en relation pour gagner en réceptivité. Le monde dans lequel vous placez votre existence vous semblera moins opaque, moins lointain. Vous en serez un observateur plus prudent et plus alerte.

    Cela ne fait pas tout, cela n'explique pas tout, mais cela nous rend moins dépendants du savoir des autres. 

     

     


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