Que devient le cloud et que devenons-nous dans le cloud ?

Deux dossiers pour comprendre l'amplification des données numériques et des problématiques de stockage et de flux.

 → http://www.maj-web.com/2013/03/cloud-datacenter-infrastructure/ : localisation de quelques data centers dans le monde 

 → http://www.tice-education.fr/index.php/tous-les-articles-er-ressources/articles-internet/700-57-fois-plus-de-donnees-numeriques-que-de-grains-de-sable-dans-le-monde : vers une planète régie par l'échelle des zettaoctets dès 2020

Un zettaoctet =10²¹ octets = 1 trilliard d'octets 

Source : Wikipedia

Des chiffres qui donnent le vertige :

15 fois plus de données numériques seront produites (entre 2013 et 2015)

L'univers numérique devrait atteindre 40 Zo en 2020 ; les Émergents, qui ne représentent que 23% de cet univers en 2013 (32% USA, 19% Europe de l'Ouest), devraient l'occuper à hauteur de 62% en 2020 ; à elle seule, la Chine compterait pour 22% du total.

57 données numériques pour un grain de sable : on trouve en 2013 près de 57 fois plus de données numériques que de grains de sable sur Terre ("sachant que leur nombre est estimé à 700 500 000 000 000 000 000, soit sept cents trillions cinq cents billions" ; ne me demandez pas comment ils ont fait pour calculer ce montant…). 

En 2007, un effet de seuil déjà atteint : les volumes d'informations numériques dépassaient les capacités de stockage (lien). Le problème est lié aux "ombres digitales", les traces et images numériques des historiques et des échanges réalisés. La mémorisation prend plus de place que la simple diffusion et consultation.

Une géographie des flux numériques déterritorialisée ?

Les data centers ne sont pas des entités virtuelles : localisés sur plusieurs continents, préservant par une technologie de rebond et de duplication les données stockées, elles se matérialisent dans l'espace par de gigantesques hangars ou bâtiments. Mais leur localisation reste difficile à trouver, tant l'enjeu stratégique est important.

Les flux sont opérés également par des câbles sous-marins et des liaisons satellites. Ces flux sont donc peu visibles mais alimentent les échanges mondiaux.

Cartographie détaillée pour l'année 2012 :

Source : http://www.rslnmag.fr/post/2012/07/12/Internet-un-reseau-sous-marin-avant-tout.aspx

Quelques questions sous-jacentes : 

- la vulnérabilité des données stockées et leur suivi : loin d'être sous total contrôle, la collecte des données peut-elle garantir plus de sécurité ou plus de vulnérabilité individuelle et collective ?

- la propagation du numérique dans la vie privée : l'intrusion numérique par le repérage des comportements et du positionnement spatial des usagers ne réduit-il pas le sentiment et les capacités de liberté ? 

- la différenciation entre vie privée et vie publique : l'internet étant un espace visible, consultable, cette accumulation de données ne pose-t-elle pas un problème de préservation du soi ? Les stratégies d'e-réputation peuvent-elles seules résoudre ce conflit entre libertés et usages politiques et financiers de la technologie ? La liberté se résume-t-elle à la transparence de soi sur les réseaux sociaux et dans les data centers ? 

- la mutation des structures productives par le numérique et leurs impacts socio-économiques. Ex. avec environ 300 salariés, une société comme BlaBlaCar emploie peu de personnels mais génère une activité de plus en plus puissante (10 millions de CA en 2014) = que seront les masses salariales de demain ? Lien 1 et Lien 2.

De son côté, Google s'engage à protéger l'usager tant des gouvernements que des hackers…